La CAQ victime de la campagne anti-tramway de Radio X?
Les couteaux volent bas entre la Ville et le gouvernement du Québec. Des élu·e·s de la CAQ dénigrent ouvertement le projet de tramway. Et le maire Bruno Marchand réplique dans une défense passionnée.
Mais quelle mouche a donc piqué la CAQ?
Encore une fois, le projet de tramway est en péril. Des élu·e·s de la région minent le projet par en dessous.
Ces personnes seraient-elles victimes de la puissante campagne anti-tramway de Radio X, active depuis au moins 2017? C’est l’année de notre premier tweet utilisant le hashtag tramway.
Cette campagne de communication a pris de l’ampleur depuis le départ de Régis Labeaume.
Pour vous donner une idée
Avant-hier, l’émission de Maurais live comportait 2 segments anti-tramway.
En premier, on a eu droit à la chronique de Donald Charette, un ancien cadre du Journal de Québec et du Soleil qui s’est transformé en une espèce de militant anti-tramway enragé. Lui et Maurais ergotaient sur la « guerre à l’auto » et remettaient en question la validité de l’élection municipale sous prétexte que « le maire n’a été élu que par quelques centaines de voix! » de différence.
Le second segment concernait François Gariépy, le « journaliste » de Radio X, à propos d’un point de presse du maire. Cette fois, Maurais s’est concentré sur l’intérêt que porte le maire Bruno Marchand à l’action contre les changements climatiques:
« C'est complètement fou comme déclaration! »
« Quel impact planétaire aura le tramway? »
« L'approche est religieuse et dogmatique. Moi, je suis un hérétique et je vais finir sur un barbecue! »
« On est dans le gagagougou dogmatique. »
« C'est des intégristes, la gang à Jackie. Et les hérétiques (Maurais), on les assassine !»
« Idéologie radicale et religiosité verte »
« Ton enfant veut jouer au hockey, mange de la colle, mange de la marde. C'est ça que Jackie, a veut. Bandes de farfelus, les fous ont pris le contrôle de l'asile »
Maurais semblant se mettre préventivement en mode victime alors qu'à peu près personne n’ose critiquer Radio X publiquement, encore moins réclamer qu’on mange Dominic Maurais sur un barbecue.
Les - faux - arguments
La campagne se décline autour de quelques sophismes:
1- Le projet de tramway serait miné par la corruption
Aucune firme d’ingénieur n’a encore reçu un seul sou pour la construction du tramway. Pas grave, Radio X fait circuler des rumeurs de corruption depuis des années.
« C'est une patente de promoteurs immobiliers à la base. Dans les congrès politiques, qui est-ce qu'on voit la? Regardez ceux qui ont le petit doigt en l'air avec la coupe de champagne et vous aurez la réponse. Les firmes de construction. La gang des ingénieurs. Mais aussi et surtout les constructeurs immobiliers. Le seul vrai lobby qui est en faveur du projet depuis le début. C'est eux qui sont derrière ce projet la » -Maurais, 18 mars 2022
« Vous croyez qu'il n'y aura pas de corruption au Québec dans un projet de 10 milliards? » -Maurais, 7 mars 2022
Des critiques qu’ils se gardent bien de lancer contre le 3e lien.
La Ville de Québec a pourtant déjà menacé Sylvain Bouchard du FM93 pour des déclarations bien moins diffamatoires..
2- C’est Labeaume qui tirerait encore les ficelles
Bruno Marchand est jeune et inexpérimenté. Alors il s’est fait convaincre par le directeur général, et par Régis Labeaume lui-même, d’adopter le tramway.
« Ils se sont parlés et ils se sont dit on va le mettre au pas le kid » -Maurais, 28 janvier
On reconnaît une des caractéristiques de la pensée complotiste: Il y a toujours quelqu’un en arrière tirant les ficelles dans l’ombre.
Heureusement, dans le cas de Radio X, on sait très bien que les animateurs sont vendus aux pétrolières.
3- Anti-écolo, c’est la guerre à l’auto
« C'est un projet débile mental mené par des écolos enragés. Rien ne peut les arrêter. C'est de la folie pure pure pure, c'est devenu complètement disjoncté » -Maurais, 4 mars 2022
Ainsi donc le tramway serait un projet visant à détruire la ville en améliorant la qualité de l’air et en apaisant la circulation. Fallait y penser.
Cet argumentaire est toujours accompagné d’insultes envers la « gang de Salaberry », soit le Centre écologique Frédéric Back, sur qui la gang de la Grande-Allée fait toujours planer de sinistres menaces.
A défaut de savoir argumenter, Radio X peut harceler, intimider et menacer en toute impunité.
Maurais revient d’un voyage dans l’ouest canadien où il est allé chercher le courriel d’un Québécois travaillant à la pétrolière Suncor pour inciter les Québécois à quitterlequebec.com et chercher l’eldorado. Et c’est sans parler des chroniques régulières en faveur du pétrole de Miguel Ouellet de l’IEDM-QAnon, un institut financé par les pétrolières, des chroniques automobiles et celle de Carbo auto.
Le pétrole sort par les oreilles de Maurais.
4- Intimidation d’opposant·e·s
« Si Marchand continue avec ce projet-là, c'est un mandat (...) C'est un suicide politique » -Jeff Fillion, 4 mars 2022
« T’es (Gerry) allé frencher Jackie. Jackie la communista! C’est quoi son nom de famille? Smith! » -Fillion, 7 février 2022
« C'est un projet pour la gang de tricoteux de panier de Vivre en ville. C'est un projet pour les Alex Turgeon de ce monde. C'est pour la gang de gosseux de QS » -Maurais, 18 mars 2022
Vous voyez le genre.
Des élus complices
Les auditeurs et auditrices ont assisté à un navrant défilé de politiciens véreux à genoux devant Dominic Maurais le 8 mars. Ça va vous donner une bonne idée de l’influence de Radio X.
1- Ralph Mercier rampe
Tout d’abord Maurais invite le représentant de Radio X à l'hôtel de Ville, le chef de Québec 21, Ralph Mercier. Dans ce cirque, Ralph promet à Maurais un référendum sur le tramway.
Le référendum est une idée farfelue trouvée dans le fond du baril-à-idées-farfelues-aléatoires auxquelles s'accrochent les opposant·e·s. Avouez que ça serait chouette, une campagne référendaire ou on entend des personnes, toujours les mêmes, monopoliser l’espace public en matraquant de la désinformation.
Dans cette entrevue qui n’en est pas une, Maurais tente de motiver et d’inciter Ralph à mettre des bâtons dans les roues au tramway. Tout comme Maurais l’avait fait avec Dan Marino, avec les résultats probants qu’on a vus. Du moins, les survivants l’ont vu.
2- Robert Poéti rampe
L’entrevue est aussitôt suivie d’une entrevue avec l’ex-ministre Robert Poéti, reconverti en porte-parole de vendeurs de chars.
3- Stevens Mélançon rampe
La cerise sur le sunday: Maurais lance une ligne ouverte dans laquelle l’auditoire exulte sa haine contre le tramway. Puis soudain, voilà t’y pas que téléphone Stevens Mélançon, conseiller indépendant de Beauport et ex de QC21, venant lui aussi s’user les articulations en proposant l’idée d’un référendum.
Spoiler alert: il n’y aura pas de référendum.
Tant de petits politiciens venant faire des offrandes aux dieux des communications pour avoir des petites faveurs.
Récemment, le chroniqueur François Bourque est allé jusqu’à s'interroger si la CAQ ne s’oppose pas au tramway en raison de la pression venant du PCQ d’Éric Duhaime. Vous savez, le gars qu’on peut entendre plusieurs fois par semaine à Radio X.
Et en guise de représailles, que fait la Ville de Québec? Acheter de la pub à Radio X pour vendre le tramway, bien entendu. Ce qui fait de Marchand un autre politicien complice. On invite le maire à y repenser.
Le ministre de la CAQ Éric Caire a déclaré que Bruno Marchand « polluait la vie des automobilistes » avec son projet de voie partagée sur le boulevard René-Lévesque.
Et bien entendu il ne se trouve pas un seul traître de journaliste pour rappeler que le ministre Éric Caire était chroniqueur à Radio X.
Une guerre des communications fait rage depuis des années contre le tramway. Le problème c’est qu’il n’y a que les opposants, Radio X à sa tête, qui sont à l’offensive.
Il est grand temps aux pro-tramways de se réveiller.